Coucou gris (Cuculus canorus)

Le chant du Coucou gris semble dépourvu de fantaisie ; pourtant l’intervalle entre les deux notes peut changer légèrement et certains individus se reconnaissent à d'autres menues variantes. Le chant triple cou-cou-cou... dénote une excitation particulière en présence d’une femelle; je l’ai même noté à quatre syllabes, ou réduit à un cou(c) étranglé. Le cou-cou normal est lancé en ouvrant un peu le bec au premier son, à bec fermé au second. Est-ce le secret de sa résonance et de sa grande portée ? En tout cas, le mâle l’émet en séries souvent fort longues, au rythme de 30 à 50 par minute, quand il est bien lancé ; le silence entre les motifs est alors le double de leur durée, juste le temps de reprendre souffle... De temps en temps, on voit un Coucou chanter au vol, lors d’une poursuite par exemple. Bien que des migrateurs en escale puissent se manifester ainsi, la fonction territoriale de cette émission est évidente : le mâle marque son domaine dès son arrivée et il se tait entre le solstice d’été et fin juillet selon les régions. Pendant cette période de dix semaines en moyenne, il chante avant l’aube et ne s’arrête qu’à la nuit tombante ; on l’entend parfois au clair de lune. Seuls le mauvais temps ou la chaleur torride, sans parler des nécessités alimentaires, l’obligent à interrompre cette activité vocale pendant une certaine durée.
Les deux sexes poussent des hachhachhach... rauques et bas, de faible portée, dénotant F excitation ; on leur attribue un chuintement aigu et dur, plus occasionnel et Lûrhl a surpris chez son mâle captif des gouo... gouo... de caractère nuptial. D’autres sons intimes et rarement perçus sont encore signalés : grognements, chuchotements, miaulements. Enfin, la femelle émet sur ses lieux de ponte une sorte de « rire » gargouillé liquide et prolongé qui surprend par sa sonorité, d’autant plus que son auteur reste invisible.