Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros)(c) © Pavel Komkov, some rights reserved (CC-BY)

Géroudet

Le Rougequeue noir est moins bien doué que l’autre dans le domaine vocal. Ses cris déjà sont plus secs et durs. L’appel ordinaire est un tsip... fit... sit... bref, qu’on retrouve dans les cris d’inquiétude et d’alarme : fit testse... tsip tic-tictic... sit tèctèctèc... ; la colère s’exprime par un chrêrêrê bas, guttural. Dans l’agitation extrême, les tèctèc... se suivent avec tant de rapidité que l’oiseau reprend à peine son haleine entre de longues séries de kkkkkkehek. C’est d’un point élevé que le mâle chante de préférence : cime d’un rocher, d’un sapin, toit, cheminée, mât ou antenne. Le ciel pâlit à peine au levant qu’il se fait entendre déjà. L’oiseau de suie lance d’abord quatre ou cinq notes se succédant rapidement : tsitsitsiteri... (ou tsiditseri..., etc.), auxquelles s’enchaîne une phrase étrange, moins sonore, qu’on peut imiter en froissant une feuille de papier ; quelques notes tsiatsia (tsia) ou titititt terminent la strophe, qui a duré environ quatre secondes. Ce schéma varie individuellement, le crépitement de papier froissé - ou cascade de verre pilé - restant le thème principal. Certes, ce n’est pas une œuvre d’art, et ce chant nous paraît plutôt un essai bégayé qu’une mélodie, mais sa drôlerie même a du charme, surtout quand il retentit en pleine ville au-dessus du vacarme de la rue. De plus, l’oiseau n’en est pas avare. Sur les lieux de nichée on l’entend dès l’arrivée, et presque tout le jour. Bien qu’il se lève très tôt, il chante encore tard ; seule l’obscurité complète le fait taire et dormir. Son zèle est bien ralenti quand il s’agit de nourrir les jeunes, et les chants deviennent rares en été : quelques strophes à l’aube ou le soir, çà et là. Dès la fin d’août cependant, ils reprennent : les Rougequeues noirs chantent très régulièrement en septembre et jusqu’à mi-octobre, au moins en Suisse romande. En montagne même, l’alpe serait silencieuse si la voix grêle du petit oiseau ne retentissait au faîte des chalets, jusqu’aux premières neiges.
NIVEAU D’ÉCOUTE. Chant puissant et caractéristique, facile à entendre. CHANT. Le chant est marqué par des sonorités chuintées très particulières, évoquant le bruit d’une feuille de papier que l’on déchire. Ce bruit vient se substituer à un trille plus pur, constitué de notes sifflées émises au début de chaque phrase de chant. On a ainsi l’impression que l’oiseau commence un chant mélodieux puis se fait soudain rattraper par des interférences sonores qui viennent complètement dégrader la pureté du son.
  • Enregistreur : Fernand DEROUSSEN
  • Date : 1997-05-06
  • Heure : 07:00
  • Pays : France
  • Altitude : 1500
  • Enregistreur : Timo Schnabel
  • Date : 2015-04-09
  • Heure : 05:32
  • Pays : France
  • Altitude : 320
  • Enregistreur : Timo Schnabel
  • Date : 2016-05-05
  • Heure : 18:52
  • Pays : France
  • Altitude : 340
  • Enregistreur : Gerard OLIVIER
  • Date : 2007-05-06
  • Heure : 08:00
  • Pays : France
  • Altitude : 280
  • Enregistreur : Tanguy Loïs
  • Date : 2020-06-02
  • Heure : 12:00
  • Pays : France
  • Altitude : 130
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza