Merle noir (Turdus merula)(c) Dario, no rights reserved (CC0)

Géroudet

Son tempérament s’exprime abondamment dans ses cris, et avec de nombreuses nuances. Modérément excité, le Merle lance des doue... tchouc (ou tjoc... tac... ) tantôt isolés, étouffés et dénotant alors une inquiétude, tantôt répétés avec davantage d’accent si la nervosité croît. Pour signaler un ennemi terrestre, un chat par exemple, il avertit : douk douk... La surprise, ou une violente émotion, s’exprime par une clameur éperdue en crescendo strident : tchouc tchouk atchitchitchitchitchoui... on jurerait qu’il s’étrangle de terreur, mais c’est souvent pour un rien. Au crépuscule, quand les merles s’apprêtent à gagner leur perchoir de nuit, ils s’agitent longuement avec des séries de tictictictic... dx-dxdx... tchictchictchic... énervés et monotones ; on les entend aussi à l’aube et Snow les interprète comme des affirmations territoriales légèrement agressives à l’égard des voisins et des intrus ; ces mêmes cris peuvent marquer la présence d’une Chouette ou un danger mal défini. Le passage d’un Épervier ou d’un autre ennemi aérien déclenche le sîîh fin et perçant d’alarme urgente ; un sifflement pareil, plus aigu encore, est émis avec un sens combatif lors de la défense du territoire. En relation avec le vol, le ssrrih... (ou dsirrh) moins pur que le cri de la Mauvis, annonce l’intention de partir, accompagne les déplacements aériens diurnes et nocturnes. Il faudrait encore mentionner les clameurs de détresse chez l’oiseau capturé, qui attirent ses congénères, et les tsiptsiptsip aigus des jeunes hors du nid.
Contrastant avec ces cris d’une extrême vivacité, le chant du Merle paraît paisible, un brin solennel, ce qu’il doit à la lenteur de son phrasé. Ses strophes
durent de deux à quatre secondes, ou même huit, séparées par de brefs silences. Ce sont surtout des sifflements presque humains par leur tonalité, leur timbre et leur mélodie. Chaque individu possède un répertoire plus ou moins riche de motifs variés, certains d’une grande beauté, qu’il ne répète guère qu’à longs intervalles, et encore introduit-il sans cesse des variantes dans ses chansons. Toutefois, la musicalité des émissions souffre souvent des bruits et des sons impurs que l’oiseau y ajoute : les phrases dégénèrent en gazouillis rauques et peu sonores, des grincements, gloussements et raclements se mêlent aux notes pures, sans parler des imitations de bruits du voisinage et de motifs cueillis chez d’autres oiseaux. Il y a de bons et de mauvais chanteurs, ces derniers surtout dans les villes, où la densité est telle que la fonction territoriale du chant perd sa valeur. Certains mâles ne chantent même plus - mais on a signalé, rarement, des femelles chanteuses. D’une manière générale, la période active dure de mi-février à mi-juillet, avec des fluctuations dues aux événements de la reproduction. Dès la fin de juillet, on ne perçoit plus que de rares productions isolées et faibles, un peu plus fréquentes en automne et en hiver. Presque toujours, c’est le chant « pour soi », en sourdine, doux et continu ; mais dès fin décembre dans nos villes, quelques merles précoces - est-ce l’effet des lumières ? - lancent déjà des strophes pleines. Il faut attendre la fin de février pour que les chants résonnent partout. Chaque mâle a des perchoirs dominants favoris, qu’il occupe très tôt le matin, alors que l’obscurité est quasi complète. Au printemps, bien avant le lever du soleil, l’intensité du concert des Merles est indescriptible, mais lés chants sont alors médiocres, hachés et rauques ; l’aubade générale ne dure qu’une demi-heure et ce qu’on entend plus tard n’en est qu’un pâle reflet ; un regain d’activité se remarque le soir, avec des phrasés plus doux, plus longs et mieux étudiés.
NIVEAU D’ÉCOUTE. Chant et cris assez forts et caractéristiques. CHANT. Le chant est complexe et créatif, mais son timbre reste constant, particulièrement flûté. Les phrases sont agréables à l’écoute, calmes. Elles commencent par quelques sifflements flûtés peu variables et se terminent souvent par quelques notes plus aiguës et éraillées, créatives.
  • Enregistreur : Fernand DEROUSSEN
  • Date : 2013-05-16
  • Heure : 07:00
  • Pays : France
  • Altitude : 500
  • Enregistreur : Manuel Grosselet
  • Date : 2017-05-27
  • Heure : 09:00
  • Pays : France
  • Altitude : 550
  • Enregistreur : Marie-Lan Taÿ Pamart
  • Date : 2019-04-13
  • Heure : 10:30
  • Pays : France
  • Altitude : 60
  • Enregistreur : Marie-Lan Taÿ Pamart
  • Date : 2019-06-30
  • Heure : 18:00
  • Pays : France
  • Altitude : 150
  • Enregistreur : Olivier SWIFT
  • Date : 2019-05-29
  • Heure : 11:00
  • Pays : France
  • Altitude : 320
  • Enregistreur : Tanguy Loïs
  • Date : 2020-06-09
  • Heure : 20:00
  • Pays : France
  • Altitude : 130
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza