Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla)(c) Markéta Maky-Orel Machová, no rights reserved (CC0)

Géroudet

Le chanteur prélude d’habitude par un babil rapide de qualité très variable, souvent assez long, moins sonore que celui de la Fauvette des jardins ; à la fin, il hausse le ton, enfle sa voix et conclut par un refrain retentissant, flûté, nettement articulé. Ce forte stéréotypé et caractéristique porte assez loin et dure environ trois à cinq secondes. Sa mélodie varie un peu selon les individus, et d’une région à l’autre ; au nord des Alpes centrales, par exemple, les chanteur, donnent une alternance de deux tons tolilolitoli... ou tutitutituti... ; cette mode tend à gagner du terrain en Suisse et dans le sud de l’Allemagne ; je l’ai aussi notée dans les Pyrénées et à Majorque. Ce schéma du chant complet est susceptible de modifications : l’oiseau gazouille parfois sans lancer sa conclusion éclatante, et il est malaisé de distinguer alors sa production de celle de la Fauvette des jardins. Plus la saison avance, plus le mâle tend à limiter son chant au final. En juillet, la fréquence des émissions a bien diminué ; en août, elles deviennent rares, puis reprennent un peu en septembre et au début d’octobre. Les hivernants chantent à l’occasion, surtout dans le Midi. Ajoutons que le mâle se manifeste rarement au vol ; il préfère demeurer à couvert, souvent assez haut dans les feuillages.
Le remplacement du « forte » par une phrase sur deux tons alternés est connu depuis le XIXe siècle. Appelée Leiern en Allemagne, cette variante est audible dans presque toute l’aire européenne,est nulle dans certaines populations, et souvent répandue dans d’autres (Bergmann 1977). En Allemagne, un mâle a chanté sans aucun arrêt pendant 32 minutes (225 strophes). Le chant comporte parfois des imitations de cris ou parties du chant d’autres oiseaux (Merle noir, Grive musicienne, Rossignol, Fauvette des jardins, etc.) au total une vingtaine d’espèces (M.C.).
La Fauvette à tête noire annonce aussi sa présence par des cris d'avertissement secs et sonores, comme le bruit de deux cailloux entrechoqués : tac titi ou tèk tèk... Répétés rapidement, ils dénotent une vive excitation, surtout s'ils sont accompagnés de rrèèè... chrèè... guèè... grinçants et coléreux. Parfois, l’on entend un si fin et, auprès du nid, mâle et femelle se saluent par des diduliil. turerut... tyeùt... très doux.
NIVEAU D’ÉCOUTE. Chant fort et fréquent, facile à entendre. CHANT TYPIQUE. Voilà un chant de référence à bien maîtriser pour identifier les variantes plus inhabituelles et les espèces proches. La phrase, au débit rapide, commence par un gazouillis créatif et rapide où alternent des sonorités très variées et se termine typiquement par quelques notes flûtées, beaucoup plus pures et fortes. Ce final permet bien souvent de lever le doute sur l’identité de l’oiseau.
  • Enregistreur : Stanislas Wroza
  • Enregistreur : Stanislas Wroza