Serin cini (Serinus serinus)

L’appel habituel du Serin cini se perçoit d’assez loin, surtout au vol, bien qu’il ne soit pas émis avec force. C’est un cliquetis clair et rapide de deux ou trois syllabes : tillit... tillillitt... tirelit... qui sonne comme un grelot argentin. Alarmé, l’oiselet lance un tvuîh... sveih... étiré, un peu grêle. Les jeunes venant de sortir du nid se signalent par d’incessants tsis... tsitsiss... dont se dégage plus tard le cri de l’espèce, qui a donné son nom de Cini. Mais c’est par le chant que le Serin se met le plus en évidence. Il émet de longues strophes ininterrompues -j’ai noté une durée moyenne de 9 à 10 secondes - séparées de courts silences ; les notes brèves et prolongées, les grincements et les trilles s’y lient en flot allègre, oscillant entre deux tons assez proches. Un tuîht... prélude souvent à ce discours précipité, fort original malgré sa faible variété, et bien évocateur des étés ensoleillés. Le Cini chante surtout d’avril à août, mais aussi en d’autres mois, et même en hiver si quelque rayon de soleil l’encourage. Perché sur une haute branche ou sur un fil, le mâle chanteur tourne la tête de côté et d’autre, laisse pendre les ailes, frémit et se trémousse au rythme de son babil. Bientôt il n’y tient plus, il se lance en l’air, gonfle son plumage, bat lentement des ailes étirées, décrit entre dix et vingt mètres de hauteur un capricieux lacis de figures et de courbes, puis regagne son perchoir avec la fin de la strophe. « Il y aurait de la majesté dans cet essor, écrit Delamain, si l’envergure n’était pas si menue. »