Géroudet
Le chant de cet oiseau débonnaire exprime aussi cette douceur, avec une pointe de mélancolie - du moins est-ce l’impression qu’il nous donne. Sa ligne mélodique est la même que chez le Bruant jaune : répétition de notes égales, que termine un son plus longuement tenu, tantôt plus bas, tantôt plus haut. Mais cette strophe a une cadence un peu plus lente, et sa conclusion est voilée, presque vibrée, au lieu d’être appuyée et nette : tyi-tyi-tyi-tyi-thiû... ou dri-dri-dri-thi vûh... En Charente, dit Jacques Delamain, le vigneron attend l’arrivée du « binetu » : binn-binn-binn-tu lui rappelle le travail de saison. Les variantes sont fréquentes en Valais, l’Ortolan conclut avec un huî montant ; un chanteur est aussi capable de modifier le rythme et le ton de sa phrase, de passer du majeur au mineur, d’ajouter des fioritures à la fin ; il brode sur son modeste canevas musical. Bien entendu, le mâle ne chante guère que d’un poste dominant : arbre, fil, piquet, buisson ou rocher, de préférence en plein soleil ou pendant les soirées calmes, parfois même la nuit au clair de lune. On l’entend dès son arrivée à fin avril ou en mai, et jusqu’à fin juillet, de temps en temps encore à fin août. Les cris les plus utilisés sont des yup... yip... yup... puit..., etc., aux intonations variées, répétés à l’occasion en yipipipip ; souvent des bit... bit... alternent avec les premiers. J’ai noté un piyièp d’angoisse, des zeuzeuzeu... lors d’un accouplement, et un cri plus incisif en automne : touic.
Wroza
NIVEAU D’ÉCOUTE. Chant fort et mélodieux, caractéristique.
CHANT. Le chant est composé de phrases flûtées de deux ou trois secondes, émises sur un rythme assez lent. Les oiseaux répètent plusieurs fois la même note avant de terminer sur des sonorités plus longues et graves. L’ensemble forme une mélodie particulièrement agréable à écouter, apaisante.