Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus)

Le Phragmite des joncs lance des cris brefs et durs : tsèc..., tsuc..., volontiers répétés en séries : tsèctsèc, tectectec... ; un kerrr râpeux, dont dérive le roulement bas d’alarme trrrrr... ; on les distingue facilement de ceux de l’Effarvatte, moins secs. Le chant est débité vivement et longuement, par strophes dépassant une minute aux meilleurs moments. On y trouve des babils aigres et « dansants » comme ceux de l’Effarvatte, mais aussi des motifs plus doux et variés : cascades de notes perlées, crescendo sifflés ou roulés, trilles de Canari, accents de Rossignol, un bruissement rapide titititititi..., de fréquentes répétitions en vouitvouitvouit..., etc., de nombreuses imitations aussi. Le petit chanteur occupe volontiers un poste dominant au sommet d’un jonc, d’un roseau, d’un buisson ou d’un piquet ; on repère aisément sa tête rayée et sa gorge blanche qui se gonfle tandis qu’il déclame précipitamment son discours. De temps à autre, et sans cesser de chanter, il s’élève de quelques mètres en l’air, presque verticalement, bascule et redescend « en parachute », ailes et queue étalées, vers son perchoir. Ce vol nuptial, semblable à celui du Pipit des arbres, marque le point culminant de l’excitation du mâle et n’est exécuté que sur les lieux de nidification. Les migrateurs printaniers chantent aussi, mais leurs productions moins variées et moins sonores ne sont pas agrémentées de cette envolée.
Le Phragmite des joncs imite l’Hirondelle de cheminée et celle de fenêtre, les Bergeronnettes grise et printanière, le Merle noir, le Rougequeue à front blanc, la Rousserolle effarvatte, les Pouillots, les Mésanges bleue et charbonnière, le Pinson des arbres, le Bruant des roseaux, etc. (M.C.).