Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta)

Géroudet

Le chant de l’Hypolaïs polyglotte a peu de sonorité, les voix des autres chanteurs le dominent facilement ; il ne possède pas les notes très scandées, souvent rauques de l’Ictérine, ni son cri trisyllabique, ni ses éclats retentissants. Dans sa version complète, il comprend deux parties : l’oiseau commence par émettre quelques sons simples, détachés, souvent répétés et évoquant les appels d’autres oiseaux (Moineaux, Hirondelle, Merle, etc.) ; ce prélude plus ou moins bref introduit un bavardage volubile très vif, grasseyé, en général mélodieux, qui peut durer plusieurs minutes. Ce discours soutenu, très rapide, rappelle tantôt celui de la Rousserolle effarvatte, tantôt le babil de la Fauvette grisette ; sa tonalité d’ensemble est basse, et les « imitations » n’y jouent pas un rôle très important. Le chanteur se laisse voir de près, à l’extrémité d’un rameau, sur un buisson ou à la pointe d’un arbre, voire sur un fil ; le bec grand ouvert, la gorge vibrante, il déverse son torrent de notes précipitées. Parfois il s’envole et redescend en planant, ou bien passe d’un fourré à l’autre d’un vol lourd aux battements réguliers. L’Hypolaïs polyglotte pousse en diverses occasions un cri bas, roulé, comme un coup de crécelle : tchrrrrrrt,... krrrrrr... on dirait un Moineau en colère. Un houît bref lui est attribué en fin d’été, et un lit dur et sec.
Ce chant ne porte guère à plus de 70-100 m. L’Hypolaïs polyglotte imite beaucoup moins d’espèces que l’Ictérine (Fauvette grisette, Rougequeue à front blanc, Pouillot véloce, Hirondelles de cheminée et de fenêtre, Rossignol.

Wroza

NIVEAU D’ÉCOUTE. Chant assez puissant et commun. CHANT TYPIQUE. Le chant est complexe et se reconnaît surtout à sa cadence très soutenue et sa structure en deux parties. Il commence par une série, parfois longue, de notes flûtées répétées à l’identique, comme un disque rayé ou un bégaiement. S’ensuit alors une composition beaucoup plus rapide incluant des motifs grinçants comme le chant d’une Rousserolle effarvatte accéléré. Ces sonorités alternent avec des notes pures et râpeuses. L’ensemble fait apparaître des motifs qui reviennent en boucle par période de deux ou trois secondes.